Visages Côtier, l'expotextuelle

Le regard photographique que nous portons sur le monde qui nous entoure est implicitement lié a notre humeur, nos états d’âmes. L’actualité de ces derniers mois a eu un effet anxiogène. Il est temps, comme il y à 3 ans maintenant, de reprendre la route, retrouver un équilibre et profiter de cet état d’être. Cette fois ci, Il ne s’agît pas de partir faire 3500 KM en vélo mais plutôt de faire un road-trip suivant 3 axes photographiques ; Du reportage, de la « street photography » et de la Nature. Un voyage solo en Berlingot aménagé mais plutôt spartiate. Deux mois sur la route pour un projet que j’appelle « Visages côtier ». Il s’agît de partir de la Frontière Franco-Belge au nord de Dunkerque pour suivre la côte jusqu’à Bordeaux, en prenant le temps. Ce qui compte n’est vraiment pas l’arrivée, j’avancerai au fil des histoires a raconter et des rencontres. Il y a cependant un « plan de route », si vous avez des connaissances d’associations, d’artistes, de pêcheurs, de lieux atypiques sur ce chemin, n’hésitez pas à m’en parler. J’ai déjà deux, trois sujets de prévus, mais sait-on jamais

Dunkerke, 8h du mat’. Il est temps de trouver un café. Si possible, pas un cosy. Un de ceux qui appelle à la discussion. Je trouve et entre. Pendant un moment j’ai cru avoir remonté le temps. Une faille temporelle s’est-elle ouverte avec la Berlingot ? Non pas possible. Habitué des interdits Covid, je suis étonné de voir la plupart des personnes sans masque, accoudées au comptoir. Le patron l’a, en dessous du nez, bien en dessous… mais il connaît le commissaire… Je vois un homme assis avec une bière, je comprends assez vite qu’il est surnommé « le Capitaine ». Il y a une place à côté, j’y vais avec mon café et nous entamons une conversation qui va durer presque une heure. Un Marin, un vieux « loup de mer », plusieurs fois le tour du monde, sur des navires aussi différents les uns des autres. Du super Tanker aux bateaux de pêche en passant par les commandos Marine de nombreuses années. Sa joie, se trouvait souvent dans la solitude. Je ne pouvais que comprendre. Une vie parfois dure, très dure. De longs mois sur les îles Kergeuelen, de son petit nom moins connu, « l’ile des suicides » car nombreux ne l’ont pas supporté. Un fils assassiné, un cœur fatigué qui a nécessité 5 pontages et bien d’autres choses encore. Une vie entre Dunkerque et l’Afrique avec des anecdotes et une vie incroyable. Maintenant il s’ennuie, ce à quoi je lui ai répondu que son ennui, aujourd’hui, m’avait nourri. Merci « Capitaine », merci pour ton regard et temps partagé.