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Visages Côtier, l'expotextes

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Cap Gris-nez, 7H du mat, 

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L’endroit est vraiment beau, cerise sur le gâteau, je suis seul c’est donc Très égoïstement que je profite du lever du jour.

Deux silhouettes qui semblent arrivés de nulle part apparaissent. Seule l’une d’elle continu le sentier pour s’approcher de moi. Nous nous saluons avec un large sourire mutuel. Il me demande si j’ai vu un bus ou s’il y en avait un susceptible d’arriver.

Question sans réponses.

Je propose de partager mon petit déjeuner, il accepte.

 D’un signe je fais comprendre à son compère de nous rejoindre.

Il y a du thé, du lait, du pain, des cookies et de la confiture.

Datan et Omid, respectivement 23 et 28 ans devaient tenter la traverser cette nuit-là.

30 Km en bateau de fortune, 200 Euros la place. En face, la côte anglaise est visible à l’œil nu.

Malheureusement les forces de l’ordre ont repéré l’embarcation. Comme presque chaque jour depuis leurs arrivés il y a deux mois, le jeu du chat et de la souris commençais.

La traversé va être retenté le soir même. Nous échangeons sur nos vies, sur la vie.

Au loin nous voyons un embarcadère de flic à 4 roues suivre la route. Ils nous ont repéré, mais nous avons un avantage, pour venir jusqu’à nous il fallait passer par une entrée à hauteur limité. Et ces gars-là, n’étaient pas du genre à descendre du panier à salade pour faire 100 mètres à pied.

Je regardais malgré tout du coin de l’œil car je savais que depuis l’arrivée de Darmanin, le partage d’un sandwich ou d’un petit-déjeuner avec des réfugiés était punis par la loi.

A gerber.

L’heure tourne, ils repartent. Quelques kilomètres, qu’ils referont ce soir pour une nouvelle tentative.

Au moment où j’écris ce texte, j’apprends qu’une embarcation, cette nuit, à chaviré. Qu’un homme y a laisser sa vie. J’ai la gorge nouée, la larme à l’oeil.

L’image de Datan et Omid me revient. Je me sens désemparé et presque honteux.

Je fais partis de ces gens qui ont besoin d’en chier pour se rappeler la chance qu’ils ont de respirer. J’ai honte parce qu’eux, ne demande rien de ça.

 Ils veulent juste avancer et vivre décemment.

Une page se tourne, elle fait mal.

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